Mais Kerhoant, ce fut surtout le vivier de paysans aisés qui contribuèrent à façonner le Léon. Tous prénommés Claude, de père en fils, les Creach cultivent le lin, font tourner un, deux, trois moulins, ils arment un goémonier pour amender leur terre, engagent leurs chevaux dans les concours agricoles, plantent les premiers primeurs.
Un temps, c'est la plus grosse exploitation agricole de Saint-Pol-de-Léon. Et la seule qui, au petit matin, ne va pas puiser sa main-d'œuvre au marché d'hommes, transis sur le parvis de la cathédrale. Sur mon honneur était la devise de Kerhoant. Leurs successeurs n'y ont pas failli...
Et puis un train traversa ses terres. Et puis les Allemands de la seconde guerre y établirent leur QG, des batteries. Et puis, et puis...
Et puis voici donc la chronique d'une ferme bretonne. N'hésitez pas à apporter votre pierre à l'édifice.
Laurent QUEVILLY