Demat e Kastell-Paol !


ArlesA partir d'un lieu précis — le manoir de Kerhoant, attesté dès 1105, berceau de notre famille depuis 1690 — ce site navigue dans l'histoire de Saint-Pol et même de Bretagne. Celle de Kerhoant, où sont nées des générations de Créach, en est en effet le raccourci idéal. Car ce modeste manoir aura abrité mine de rien des nobles et leur chapelain, des meuniers, des paysans tous prénommés Claude de père en fils, des ouvriers agricoles, le dernier recteur de Saint-Pol, son premier maire républicain, nombre de conseillers municipaux, de futures religieuses, des prisonniers puis des occupants allemands, des Russes... On y a pratiqué l'élevage, comme ces postiers bretons primés dans les concours, armé un goémonier, fabriqué du pain, cultivé le lin jusqu'à la toute fin et bien-sûr les choux-fleurs, les artichauts. On y a vu aussi passer les trains, s'élever un viaduc, des blockhaus. Bref, vous trouverez donc ici anecdotes, légendes, coutumes, généalogie...  Deomp !

 
 
 
 

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Merc'hed Ker'hoant, mad a zigas c'hoant !

 L'ancien domaine de Kerhoant se situe à cheval sur Saint-Pol-de-Léon et Plougoulm. Dominant la vallée de l'Horn, un œil sur l'ancienne voie romaine, il fut un observatoire privilégié des événements qui marquèrent la région. Il en résume aussi l'épopée.

Kerhoant, ce fut d'abord le berceau d'une famille noble qui, quittant le Léon, allait donner son nom à un marquisat du Maine. Un temps, Montoire s'appellera en effet Querhoent. 

Après les Kerhoënt, la maison passa aux Névet puis, racheté par le plus riche prébendier de Bretagne, devint une dépendance du château de Kerjean. C'est là que vint mourir en cachette un vieux pirate pourchassé par sa femme. Le tout dernier recteur de Saint-Pol-de-Léon y a vu le jour et s'y cachera des révolutionnaires. En revanche, le premier maire républicain de la commune y est également né.

Gravure du chevalier de Fréminville représentant le sac de Kerhoant par les Bleus du général Canclaux. (Don de la famille de Fréminville).

Mais Kerhoant, ce fut surtout le vivier de paysans aisés qui contribuèrent à façonner le Léon. Tous prénommés Claude, de père en fils, les Creach cultivent le lin, font tourner un, deux,  trois moulins, ils arment un goémonier pour amender leur terre, engagent leurs chevaux dans les concours agricoles, plantent les premiers primeurs. 

Un temps, c'est la plus grosse exploitation agricole de Saint-Pol-de-Léon. Et la seule qui, au petit matin, ne va pas puiser sa main-d'œuvre au marché d'hommes, transis sur le parvis de la cathédrale. Sur mon honneur était la devise de Kerhoant. Leurs successeurs n'y ont pas failli... Et puis un train traversa ses terres. Et puis les Allemands de la seconde guerre y établirent leur QG, des batteries. Et puis, et puis...

Et puis voici donc la chronique d'une ferme bretonne. N'hésitez pas à apporter votre pierre à l'édifice.

   Laurent QUEVILLY

 

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