L'énigme de la famille

Né le 26 mars 1881 au manoir de Kerhoant, de Claude Créach IV et Euphrasie Monot, Claude Creach V est l'énigme de la famille.  Témoins de sa naissance : Hervé Créach, marchand de vin, Maurice Creignou, cordonnier. Il avait un an lorsqu'il perdit sa mère. Il a six frères et sœurs. Un septième enfant de la fratrie est mort en bas-âge.

1m 64, meunier il fera son service militaire comme ses frères avec le même niveau d’instruction mais lui n’est pas exercé au maniement des armes, cheveux châtains, yeux roux, nez moyen, visage ovale et menton rond, Incorporé dans le 118e régiment d’Infanterie de Brest, le 1er novembre 1902, il sera mis en disponibilité le 23 septembre1905 avec un certificat de bonne conduite. Il restera soldat de 2ème classe.

Si l'on se fie à son registre matricule, il quitte Kerhoant avant juillet 1908. On le retrouve alors à Versailles, 14 rue du Vieux-Versailles. Rappelé pour une période de réserve le 1er juillet 1910 et est alors déclaré insoumis. Arrêté le 26 octobre 1910 par la gendarmerie de Ponchartrain (Seine-et-Oise)  il est rayé des contrôles de l’insoumission le 31 octobre. Il est cependant condamné à 15 jours de prison avec sursis par le 4e Conseil de Guerre de Paris du 29 novembre et affecté au Régiment d’Infanterie de Brest. Le 24 novembre 1910, il était localisé au 14 rue du Vieux-Mousseaux à Jouars. Il subit encore une période d’exercice dans le 19e Régiment d’Infanterie du 16 janvier au 1er février 1911.

Pendant ce temps, dans le Léon, Hérvé, l'un de ses frères qui fut d'abord meunier au moulin de Kerhoant puis boulanger à Plouescat avec son épouse, Marie-Anne Abolivier, rend l'âme à 32 ans. Claude avait déjà perdu son frère Jean en 1900. Lui était boulanger rue du Pont-Neuf à Saint-Pol et époux de Marie Cevaër. Depuis 1904, sa sœur Adèle Créach est mariée avec un homonyme qui partage la ferme de Kerhoant avec la famille. Yves Créach, autre frère de Claude, s'est marié lui aussi en 1904 avec une Roscovite, Marie Anne Cabioch, et tient le moulin. Claude a enfin un sœur restée célibataire, Marie Anne, dite Marraine, aussi belle que dévote. Le père de tout ce monde, Claude IV Créach, vit ses dernières années. Veuf de bonne heure, il a à ses côtés sa vieille sœur Annette, célibataire elle aussi, dite Marraing coz pour la distinguer de sa nièce. Devenue veuve au Beuzit, une autre de ses sœur, Aline, est revenue finir ses jours à Kerhoant. TC'est sans compter les domestiques et garçons meuniers qui sont encore nombreux à Kerhoant. Bref, le domaine est fortement peuplé.

Mobilisé le 4 août 1914 comme le sera son frère Yves, Claude IV Créach rejoint son corps le 11, d’abord au 48e Régiment d’Infanterie sans affectation. Puis il part en renfort le 7 septembre 1914. Il est évacué malade le 29 mai 1915. Claude est blessé au pied droit le 18 juillet 1916 dans le Pas-de-Calais et évacué. Puis il est porté disparu le 20 janvier 1917. En réalité, il est captif du 20 janvier 1917 au 9 décembre 1918. Malheureusement, on ne précise pas où. Rapatrié le 9 décembre 1918. Il est envoyé en congé illimité de démobilisation le 23 mars 1919, 4ème échelon n° 1767. Il est en dépôt de démobilisation au 19e Régiment d’Infanterie et dit se retirer à Saint-Pol-de-Léon, décoré de la médaille de la Victoire et de la médaille commémorative. il réapparut à Kerhoant au bout du chemin, tout heureux de retrouver sa famille. Huit jours plus tard, il avait disparu comme il était venu. Les gens de Kerhoant ne le reverront jamais. On le  localise cepedendant le 19 octobre 1919 à Villiers Saint-Frédéric, près Versailles, selon sa fiche matricule. Donc a-t-il rejoint l'Allemagne où l'attendait une jolie blonde, comme on le pensait parfois à Kerhoant, où s'est-il fixé dans la région parisienne. On note qu'il est "placé dans la position sans affectation le 16 janvier 1927" par l'armée qui ne sait manifestement pas où il se trouve alors.

Oui, qu'est devenu Claude Créach ? On aimerait le savoir. Il est des rares Saint-Politains expatriés à ne pas avoir de mention de décès en marge de son acte de naissance. Euphrasie Créach, sa nièce, se souvenait de l'avoir vu à l'Armistice. Emme ajoutait "Nous avons appris quelques années plus tard qu'il s'était marié." Tiens donc ! Mais elle ne donnait pas plus de détails.

Date de dernière mise à jour : 30/04/2021

Commentaires

  • HENRY

    1 HENRY Le 07/04/2020

    Ma grand mère, Aline Créach , sa sœur, avait une larme à l'œil quand elle évoquuait le souvenir son frère disparu et dont elle semblait avoir été proche.
    Elle disait que peut-être avait-il été embrigadé par les marins américains, nombreux à Brest à la fin de la Grande Guerre et avait embarqué avec eux en Amérique.
    Lors de mes nombreux séjours en Amérique du nord j'ai cherché dans les annuaires téléphonique , les fameux "Yellow pages", le nom Creach. sans succès.....
    Amitiés

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