Le régionalisme progresse

Le 07/11/2025 0

À l’occasion du congrès de Régions de France, l’Ifop pour La Tribune Dimanche et CCI France a mené une enquête sur la façon dont les Français voient leur région.

Huit Français sur dix (80%) disent être attachés à leur région. Cet attachement est même majoritaire dans toutes les régions françaises.

Attachement Régional : le classement complet

Voici le classement des régions ayant le plus fort taux d'attachement (parmi les régions testées) :

Bretagne 93 %

Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) 91 %

Auvergne-Rhône-Alpes 88 %

Normandie 85 %

Pays de la Loire 85 %

Occitanie 84 %

Hauts-de-France 83 %

Grand Est 82,00%

Nouvelle-Aquitaine 80 %

Bourgogne-Franche-Comté 78 %

Centre-Val de Loire 74 %

Île-de-France 70 %

Collectivité territoriale, la Corse n'est pas concernée par cette enquête, quant au Pays basque il est noyé dans la Nouvelle-Aquitaine qui atteint cependant les 80%.

Diagnostic Économique et Satisfaction

Cet attachement s’accompagne d’un diagnostic plutôt optimiste de la situation économique et l’avis sur l’action des présidents de région va dans le même sens.

Mention notable : la Bretagne se distingue particulièrement avec 85% de ses habitants qui estiment que la situation économique locale est en expansion (chiffre qui était omis du texte initial).

Écarts Territoriaux (Province vs Île-de-France)

Les écarts territoriaux confirment la logique de proximité : en province, les indicateurs se révèlent plus élevés qu’en Île-de-France :

Attachement : 82 % contre 70 %

Perception d’expansion économique : 61 % contre 55 %

Satisfaction de l’action du président de région : 61 % contre 50 %

Ce que ne dit pas l'Ifop, c'est que la confiance dans le pouvoir central, les instances parisiennes, perd du terrain (cette défiance est une tendance de fond en France) tandis que l'appétence pour un pouvoir régional plus fort augmente cnnstamment sans toutefois tendre encore vers le système de fonctionnement de tous nos voisins européens : Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne. Mais les lignes bougent.

 

e régionalisme s'affirme en France comme une force majeure, stimulé par la revendication persistante des identités culturelles et linguistiques (telles que le corse ou le breton) en opposition au modèle historique de centralisation. Cette dynamique est amplifiée par une demande croissante d'efficacité et d'adaptation territoriale des politiques publiques, qui conduit à une critique des déséquilibres générés par le pouvoir central.

La progression du régionalisme est également alimentée par une profonde défiance envers la classe politique nationale et un sentiment que les institutions parisiennes sont déconnectées, se manifestant parfois par la désertion des urnes. Dans ce contexte, l'échelon régional gagne en légitimité en offrant un point de rattachement plus proche et plus réactif pour les citoyens, En présence d'une architecture de pouvoir à deux niveaux, national et régional, la possibilité pour le citoyen de s'appuyer sur l'échelon régional en cas de défaillance ou de défiance envers le pouvoir central et vice-versa agit comme un facteur d'apaisement des tensions sociales et politiques, offrant une double garantie institutionnelle. On l'a vu lors de la crise de régime sous le mandat de Macron où une majorité introuvable, une succession de gouvernements a plongé le pays dans l'incertitude.

Cet attrait est renforcé par l'observation des modèles de gouvernance en Europe (comme en Allemagne ou en Espagne), où les régions disposent souvent de pouvoirs étendus et sont perçues comme des acteurs clés du développement. Le régionalisme devient ainsi une alternative attrayante, car il promet une gestion du territoire plus maîtrisée et protectrice face aux défis, y compris ceux liés à l'immigration et aux tensions sociales, perçus différemment selon les individus, les territoires et faisant l'objet d'une pluralité d'approches dans le débat public.

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