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Les Coëtanfao

5 - La branche des Kerhoant de Coëtanfao (1552-1870)

 

Issue du mariage de Olivier de Kerhoant, en 1552, avec Marie de Plœuc dame de l'Etang, de Coëtanfao et de Garlot, cette lignée donnera des Kerc'hoënt de Kergournadeac'h, de l'Etang, de Coëtenfao et de Locqmaria, paroisse de Séglien.[8] Mais aussi un marquisat de Querhoent, à Montoire, dans le Maine. Elle s'est fondue par le jeu des alliances et des naissances sans hoirs dans le Vicomte, puis Polignac, en Saintonge. Guy Autret, sieur de Missirien, un temps propriétaire du château de Lézergué, berceau de Mgr de La Marche, en Ergué-Gabéric, est l'auteur d'une généalogie de cette branche conservée à la bibliothèque nationale sous la cote Fr 299128.

Exemplaire des Coutumes de Bretagne ayant appartenu à Olivier (British library)

Le château de Coët-an-Fao (le bois de hêtres), siège d'une seigneurie du XVème siècle, fut construit en 1549 siècle puis transformé au XVIIIème siècle par Jean de Kerhoënt selon, dit-on, les plans du petit Trianon. Ce château est successivement la propriété du vicomte de Rumain, du comte de Polignac et du marquis de Rosily en 1772. Il est partiellement détruit pendant la Révolution : ses pierres servent à construire la caserne Clisson à Pontivy. Aujourd'hui, seul subsiste un petit pavillon de style classique.

 

 Olivier et Marie eurent, on l'a vu, François qui fut le dernier des Kerhoant de Kergournadeac'h. Mais aussi  Charles, seigneur de Coëtanfao, titre hérité de sa mère et qui crée une branche à ce nom. Elle aura des possessions à deux pas de Kerhoant.

 Ainsi s'établit la lignée des Coëtanfao:

I. - Charles de Kerhoënt de Kergournadeac'h, Sgr de Coëtanfao, Sgr de Locmaria. Chevalier de l'ordre. Il partagea les biens de sa mère avec son frère aîné françois, le 6 mai 1586 et, après la mort de son père, ils firent un nouveau partage le 3 août 1598. Mais, s'étant pourvu en justice, son frère lui céda par transaction du 3 mai 1603 la terre et seigneurie de Coatanfao. Il est mort avant le 3 août 1609. Entre temps, il épousa en 1590 Isabeau de Creachquéraut, dame dudit lieu et de Kerautret. Elle était la fille et héritière de François, chevalier, seigneur de Créachquérault et de Marie de Penhoët. Cette dame avait apporté a son mari entre autre terre celle de Kerautret en vertu de laquelle les marquis de Coëtanfao sont les seuls seigneurs qui avaient une chapelle fermée ou prohibitive dans l'église de Saint-Pol-de-Léon avec une grande tombe élevée. Ils ont aussi par cette terre de même que par le comté de Penhoët plusieurs bénéfices et chapellenies qui se desservent dans cette cathédrale. En 1601, Charles est effectivement dit posséder le manoir de Kerautret, en Plougoulm, tout près de Kerhoant. Quant au manoir de Créachquérault, il était jadis le berceau de la famille Cloc'her, blasonnant d'argent à trois tours de gueules et prenant au XVe le nom de Creachquérault. Hervé est seigneur du dit lieu en 1443.[9] Puis Jean, marié dit-on à Françoise Guéguen, tantôt à Marguerite Parcevaulx, en tout cas homme d'armes ou plus précisément vougier à deux chevaux. Lui succède Jean, homme d'armes à un montre de 1534 de l'évêché de Léon. Un sieur de Kenechquérault et de Lescoët est dit demeurer en Plouvorn en 1544. Mais, dès 1490, une alliance a fait passer le manoir de Creachquerault dans la famille Kerhoant. N... de Kerchoent, seigneur de Kenechquerault est homme d'arme à la montre de 1557. Un aveu de 1684 confirmera que le lieu de Creachquerault est à messire Joseph de Kerhoant, seigneur de Morizur, ou a son frère aîné, seigneur de Coatanfao.

 Charles de Kerhoënt et Isabeau de Créachquérault eurent: 

 1)  François, deuxième du nom après son oncle de Kergournadeac'h, qui suit.

 2) Hervé, sr de Kerautret, épousa de Claude Le Ny. Sans doute vécut-il à deux pas de Kerhoant. Là où Christophe du Cosquer, seigneur de Kerautret, avait jadis à verser une redevance annuelle en blé à l'évêque de Léon. Le 16 mars 1574, il est condamné «suivant sa propre reconnaissance à payer au seigneur évêque de Léon onze garcées de froment, mesure racle de Saint-Paul, comme cause ayant de feu H. Nicolas de Kercoent, sieur de Prat-Péat, sauf au dit seigneur évêque à demander par la suite plus grande rente.» Cette sentence sera de nouveau citée en 1690, 130 ans plus tard, conférant ainsi aux Coëtanfao la réputation de mauvais payeurs.

Il est dit aussi qu'au manoir de Kerautret se succédèrent Hervé de Kerhoant, seigneur de Traumeur puis, en 1727, N.. de Kerhoent, marquis de Coatanfao.

Hervé eut pour fille Anne, qui épousa Jean Le Borgne, sr de Kervennec, sans enfants. En juin 1651, Anne de Kerhoent est témoin à la Marche, en Botmeur, d'un baptême administré par Mgr du Louët, évêque de Quimper. Le parrain est Henri de Laval, évêque de Léon.[10]

  3) Claude, sr de Locmaria, auteur de la branche des Kerc'hoent de Locmaria. Il épousa Marie Chibery, «En 1604, dit un registre, baptême de Claude de Kerc'hoant, fils de Charles et d'Elisabeth Créac'hquérault.» Claude de Kerhoant est tenu sur les fonts sacrés par Claude de Kergoat, seigneur de Kerstaut, chantre de Léon et recteur de Plabennec.[11] De Claude issut Bertrand, sieur de Locmaria, qui suivra plus loin.

 On note aussi sur les registres:

 4) Maria en 1599,

 

5) Prigent en 1600,

 

6) Charles en 1603,

 

7) Carole en 1605.

 

 

II. - François, sr de Coatanfao et de Kerautret. Il fut reçu maître ès arts à Lesneven le 1er septembre 1619, chevalier de l'ordre du roi, gentilhomme de sa chambre, mort le 2 août 1642, il avait épousé Anne de Kerouzéré, dame dudit lieu et de Kerandraon, fille aînée et principale héritière de Vincent de Kerouzéré, seigneur de Kerandrany, Kerasquer, de Morizur, de Chef du bois etc. et de Claude de Parcevaux. En 1646, procuration donnée par Anne de Kerouzéré, dame douairière de Coatanfao, Kerautret, Mesgouin, à écuyer Mathias de Creachquérault, seigneur de Keramazé, pour recevoir les revenus du fief da la seigneurie de Penhoet, en la paroisse de Plougoulm.

 

Du couple issut

 

1) Sébastien, marquis de Coetanfao, III, qui suit.

 2) Toussaint, sr de Morizur, époux en 1662 de Jeanne de Ségalen, dame du Mesgouez. Le couple eut Toussaint, chevalier de Malte en 1688 dit aussi de la langue d'Aquitaine et Anne, dame du Mesgouez, en Plougasnou, mariée en 1690 à François Pastour de Kerjean.[12]

«La chapelle Sainte-Claire, à Loclouar (Loc Clouar : le lieu de Claire) dépendait du manoir de Kerguiduff. Elle connut un brillant mariage, le 16 juillet 1662. Ecuyer Toussaint de Kerchoant, seigneur de Morizur, natif de Plouider, y épousait noble demoiselle Jeanne de Ségaller, de Plougoulm. De divers points de la Bretagne, des personnages de marque étaient venus honorer de leur présence la cérémonie nuptiale. O. Le Roy, sous-curé, avec le consentement de M. Le Ny, recteur, bénit les jeunes époux. Ajoutons que les Kerc'hoant et les Ségaller appartenaient aux familles les plus distinguées de Plougoulm.»

 3) René, Chanoine de Léon, Sous-diacre de Vannes en 1659. Il reçoit une chapellenie à Cléder, une autre à Guilers sous l'autorité du seigneur de Penancoët du Rousle. En échange, il laisse la paroisse de Plouider contre un revenu de 300 livres

 4) Joseph. Seigneur du Mesgouin, il fut officier sur les vaisseaux de Sa Majesté en 1669. En 1655, à Saint-Pol, Claude et Joseph de Kerhoent sont assaillis à la porte des Carmes par deux hommes munis d'épées et de pistolets. Sans doute s'agit-il de Joseph et de son oncle, Claude, alors âgé de 51 ans.

 5) Renée, mariée en 1653 à Rolland de Calloët (1626-1691), écuyer, seigneur de Lanidy en Plouigneau, de Kerhael en Botsorel, de Kermorvan et de Lostanvern. Chevalier de Saint-Louis et Saint-Michel depuis en 1656, il fut blessé au siège de Gibraltar. C'était le fils d'Antoine, conseiller du Roi, avocat général à la chambre des comptes de Bretagne et de Marie Richerot. On retrouve en 1698 «Rolland de Caloet, ec. Sr de Lanidy et Renée de Kerhoent de Coëtenfao, sa femme, d'or à une fasce d'azur surmonté d'une merlette de même, coupé d'or à deux fasces surmontée d'une coquille de même accolé échiqueté d'or et de gueule écartelé d'azur à une fleur de lys d'or accomp. en pointe de deux macles de même.»

  III. - Sébastien de Kerhoant de Coëtanfao, de Kerautret, de Créachquérault, de Mescouin etc. Il épouse le 20 mars 1651 Marie Renée de Kergoët. Elle est la fille aînée et principale héritière de François, seigneur du Guilly, de Coëtgallo et de Kerezec, président au siège présidial de Quimper-Corentin. L'année suivante, Sébastien est témoin d'un baptême administré à Poullaouen par René de Rieux, évêque de Léon. Du 27 septembre 1690 date une transaction entre le seigneur évêque de Léon et messire Rolland François de Kercoent, prêtre, seigneur abbé de Coatanfao, «faisant pour Messire Sébastien de Kercoent, seigneur marquis de Coatanfao. Par cette transaction précomptant sur les arrérages de la cheffrente de onze garcées de froment düe au seigneur évêque par le dict seigneur de Coatanfao sur le lieu noble et dépendances de Prat-Péat, en Plougoulm. Il s'est trouvé que le dict seigneur de Coatanfao devant 766 livres, 10 sols pour reste d'arrérages échus de la dicte rente à la continuation de laquelle il s'oblige et attourne ses fermiers pour l'acquit des dicts 766 livres, 10 sols.» Les Kercoent ne tinrent aucun compte de cette transaction. «A toutes les époques et dans toutes les classes de la société, commente l'abbé Tanguy, on trouve des gens de mauvaise foi.» Le marquis de Coatanfao faussant parole, Monseigneur de la Bourdonaye  le cita par devant les Regaires de Leon et, le 19 février 1709, il fut condamné à payer six années de cheffrente de onze garcées de froment, «mesure rase düe sur le lieu de Prat-Péat et Brennentec, en Plougoulm.» Notre seigneur de Coatanfao ne tiendra pas plus compte de cette décision du tribunal. Une nouvelle sentence des Regaires rendue en décembre 1709 ordonne aux fermiers du marquis de payer au receveur de l'évêque «jusqu'à concurrence de  six années précitées la valeur de onze garcées de froment, mesure rase, conformément à la sentence du 19 février 1709, la transaction du 27 septembre 1690 et la sentence du 16 mars 1574.»

Le 26 juillet 1697, le maréchal d'Estries ordonna à M. de Kerhoant de Morizur, capitaine de cent cavaliers de l'arrière ban «pour faire rentrer dans leurs maisons les gentilshommes de l'évêché de Tréguier rassemblés à Saint-Pol-de-Léon pour y rester comme des troupes en quartier...»

            Une déclaration par lui rendue présente Messire Sébastien comme «chef de nom et d'armes, de Querhoent, de Quergounaech, chevalier, seigneur de Coatanfao, de Penhoët, Gyé, Loguéval et Duparc, Duaut, demeurant en son château de Coatanfao, paroisse de Séguelliau, évêché de Vannes, de la terre et seigneurie de Leguével, haute, moyenne et basse juridiction en dépendante, située en la paroisse de Dualt, évêché de Cornouaille.[13]» Sébastien vécut aussi en son manoir de Morizur, en Plouider et mourut le 4 octobre 1694, "à Cotanfao". Le 25 janvier 1705 a lieu le partage de ses biens ainsi que ceux de défunte dame Renée de Kergoet, sa femme, «fourni par François Toussaint de Kehoant, marquis de Coertanfao, maréchal de camp et premier sous lieutenant de chevau légers, aîné, à Messire Rolland François de Kerhoant, évêque et baron d'Avranches, Maurice Sébastien de Kerhoant, chevalier de Coetanfao, capitaine de cavalerie au régiment d'Audicourt et à dame Julienne de Kerhoant, dame du Rumen, terre de Coetanfao, Locmaria, Kerandraon, Morizzur, Kerascoët, Mesgouin, Kerautret, Locquenvel...»

            Blasonnant avec la fleur de lys, son couple eut:

 

1)      François Toussaint, marquis de Coetanfao, IV qui suit, né en 1663 au manoir de Morizur, en Plouider,  mort en 1721.

2)      Maurice Sébastien, comte de Coëtanfao, reçu page du roi, capitaine de cavalerie au régiment de Toulouse, il «mourut des blessures qu'il avoit reçu à la bataille de Ramillies.» Il portait le titre de lieutenant-major général lors de cette bataille qui se déroula en Belgique, près de Louvain et où Mariborough battit Villeroi. C'était en 1706.

3)      Rolland-François. Dit aussi «noble et circonspect messire Rolland François de Kerhoent», évêque d’Avranches de 1699 à 1719. Le seigneur abbé de Coatanfao se signale d'abord pour s'être démis en faveur de Joseph Toussaint, clerc de Tréguier. En 1682, Guillaume Jacques de Calloet reçoit les chapellenies de la Trinité et de la l'Assomption, à la chapelle de Kerautret, en la cathédrale. Deux ans plus tard, Rolland François en reçoit deux au manoir de Tréfalégan, en Lanhouarneau et celle de Kerascelin, à Lambader, en Plouvorn. Sous diacre de Vannes, bachelier en théologie, il reprend en 1686 la chapellenie de Guillaume Jacques de Calloet, ce dernier s'étant marié. Chanoine prébendé de Léon le 20 décembre 1687, grand chantre en 1690, il devient docteur en théologie et, la même année, titulaire de la chapellenie de Saint-Jérôme. Puis de celle de Saint-André en 1692. Un an plus tard, on le sait encore titulaire de la chapellenie de la Trinité dont sa famille est présentatrice. Lui succédera dans cette fonction le chanoine Joseph Toussaint de Kerchoant. Ce dernier, en 1689, a reçu la chapellenie de Querhellon, à la cathédrale, sur démission de Rolland François qui est encore chantre ou premier dignitaire du chapitre en 1694. Il se retire au profit de Jean René Callouet, prenant alors une chapellenie à Lanhouarneau Est-ce Roland, est-ce Joseph, est-ce un autre Kerc'hoant de Coatanfao qui, en 1697, est nommé vicaire général à Dol? Toujours est-il que Rolland François est promu à l'évêché-baronnie d'Avranches le 19 janvier 1699. Le 19 septembre de la même année, Renée de Kergoët est baptisée en la chapelle du manoir du Guilly, paroisse de Lothey, par messire Amadore Jean Baptiste de Penmarch, prestre, seigneur abbé de Keranroy. Le parrain est «Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Rolland de Kerhoent, evesque et comte d'Avranche». [14] Ce dernier vient, en décembre 1706, procéder à des ordinations à Saint-Pol.. En 1711, il cède en la cathédrale la chapellenie de Saint-Alor à Etienne de Callouet. Notre docteur en Sorbonne est mort à Paris le 14 octobre 1719 et fut enterré à Saint-Sulpice. Il aura favorisé l'établissement des frères des écoles chrétiennes d'Avranches et la création du séminaire de la Galières, dans la paroisse de Cuves.

4) Jean Sébastien, rapporté après son frère.

5) Ne... épouse de N... Fleuriot, sieur de Langle.

6) Ne... épouse du vicomte du Rumain. A Saint-Brieuc, signale D'Hozier en 1696, Yves Charles Le Vicomte, seigneur du Rumain, épousa Julienne de Kerhoent. Ses armes: «Accolé échiqueté d'or et de gueules, écartelé d'azur à une fleur de lys d'or côtoyée en pointe de deux macles de même.» Le comte du Rumen, marquis de Coetanfao, fils de Julienne de Quechoent,  possédait le lieu de Lézébeul en Ergué-Gabéric.[15] Son épouse est Marguerite de Buteault, sœur de la comtesse de Lorges dont a famille s'alliera aux Jacobin de Keramprat.

 

 

 

IV. - François Toussaint de Kerc'hoënt, seigneur de Coëtanfao, Kerautret, Mescouin etc. Chevalier de saint-Louis, lieutenant général des armées du roi.

Né à Morizur, Toussaint de Kerhoant eut une brillante carrière militaire. Gendarme de la garde en 1678, il est aide de camp de Soubise aux sièges de Gand et d'Yvres. Le 26 mars 1681, il obtient la deuxième cornette de la compagnie des chevau légers de la garde, à la création de cette charge, il devient premier cornette le 2 novembre 1682. En 1684, il est de l'armée qui couvre le siège de Luxembourg. 1689: on le retrouve dans l'armée d'Allemagne. Le 25 avril 1690, une commission lui donne le rang de mestre de camp de cavalerie et il continue à servir en Allemagne. Il est du siège de Mons, du combat de Lense en 1691, au siège de Namur, au combat de Steekergne, au bombardement de Charleroy en 1692, à la bataille de Neerwinde en 1693 et reste dans l'armée de Flandre jusqu'à la paix de 1697. Entre temps, 14 14 mai 1694, un il passe un accord avec le marquis de Poulpry pour lui céder sa charge de cornette des chevaux légers de la garde du roi pour 100.000 livres payables 4000F par an pendant dix ans et, pour les 60.000 restant, le marquis s'engage à payer une rente annuelle de 3.000 livres. Nommé second sous lieutenant de la compagnie des chevau légers par brevet du 14 mai 1695, il fut fait brigadier par brevet du 3 janvier 1696. Premier sous lieutenant le 9 mars 1702, il est employé en Flandre par lettre du 2 avril. Contribue ensuite à la défaite des Hollandais, combat à Lexéren en 1703. Créé maréchal de camp par brevet du 26 octobre 1704, il sert en Flandre en cette qualité en 1705. Il est du combat de Ramillies où il est blessé après avoir enfoncé plusieurs fois les lignes ennemies en 1706, il combat encore à Oudemarde en 1708, Malpaquet en 1709 où il est grièvement blessé. Lieutenant général des armées du Roi par brevet du 29 mars 1710, il combat en Flandre cette année là et est fait chevalier d'honneur de la duchesse de Berry le 12 décembre. Il sert encore en Flandre en 1711 et participe aux sièges de Landau et Fribourg en 1713. En juillet 1718, il se démet de la sous lieutenance des chevau légers de la garde et meurt le 25 février 1721 sans avoir pu profiter de la présentation faite en sa faveur par Mme la duchesse du Berry à une place de l'ordre du Saint Esprit pour la première promotion. Sa devise était celle de Kerhoant: sur mon honneur.

Selon les auteurs, il avait épousé le 24 juin 1696 Marie Françoise Bertault, fille de François, écuyer, seigneur de Fréauville et de Courcelles, conseiller au parlement de Paris et de Marie de La Garde. J'ai noté aussi que son épouse, dite cette fois Madame de Mondeville, le suivit dans la tombe en 1715. Laissant 500 000 livres au Duc de Saint-Simon qui les restitue et reçoit 20 000 écus de vaisselle.

Toussaint et son épouse étant morts sans enfants, c'est leur frère, J. Sébastien, comte du Penhoet, qui hérite. J. Sébastien a pour cousin Louis René, comte de Locmaria. L'un de ses fils est Louis Joseon, guidon des gendarmes de Bretagne. L'autre est Jean, cornette au régiment du Rumen, filleul de J Sébastien et qui laissera près de deux millions de livres en terres de Bretagne, masse mobilière, à la compagnie des Indes, au marquisat de Montoire (Vendôme), au secrétariat du roi et en rentes.

On note un Guillaume Mathurin de Penhoat, mousquetaire du Roi, époux de Louise de Quélen de Kerohant, père du compagnon de La Fayette en Amérique entre 1781 et 1786 et qui n'en est jamais revenu.

 

 

V. - J. Sébastien, frère du précédent, chevalier, marquis de Coëtanfao, sire et comte de Penhoët, Giré etc. Reçu page du roi en 1690, brigadier de ses armées en 1710, sous lieutenant de la gendarmerie par brevet de 1712, nommé major général des seize compagnies de ce corps en 1719 et déjà gouverneur des villes et châteaux de Morlaix en Bretagne. En Bretagne, Kerhoënt est manifestement un personnage incontournable pour avoir ses entrées à la cour. Un exemple? De Dreux, le 13  février 1722, le chevalier de Villozen écrit à son père: «Je pourrai, en attendant, faire une première visite à Monsieur de Coatenfao afin de le prier de retenir une place pour mon frère dans les pages, ce qu'on m'a dit à Rennes qu'il fallait faire.»

De Paris, le 7 avril 1722, il écrit à M. de Rostiviec, major des compagnies de la milice bourgeoise de la ville de Morlaix en sa maison de Morlaix.

 

Deux lettres de Sébastien

 "Je suis bien aise, monsieur, que monsieur de Kerever Guillotou vous ait communiqué ma lettre du 7e mars par laquelle je faisais des observations sur lestat qu'il m'a envoié des compagnies de la milice bourgeoise de la ville de morlaix pour voir qu'elles estaient faites avec fondement puisque vous convenes vous mesmes des erreurs que je voulais avoir l'explication, et comme vous estes le maior des dites compagnies, il est des fonctions de vostre emplois d'en avoir des controles exactes et sur tout des personnes qui y sont officiers afin de m'en rendre compte et mesme de leurs mœurs et conduittes afin que lorsque les emplois seront vaquants et qu'il sera question de les remplir, les honnestes gans puissent les avoir par préference, a quoy je tiendray la main et ce sera par les bons temoignages que vous m'en renderay directement de vous a moy, persuadé que je suis que vous agiray sans partialité qu'ils pourront les obtenir, l'on m'avoit mandé que les compagnies marchoient entre elles suivant l'enciennté des paroisses, c'est ce qui m'avait fait observer que les deux compagnies de st melenne estoient couppé par celle de st martin mais l'usage me parrait tres bon et plus suivant la règle que ce soit l'encienté du capitaine qui la donne à la compagnie puisque comme vous me le mandez toutes ces compagnies ensemble ne composent qu'un mesme corps, ce ne seroit pas la crainte que l'on en vient aux mains qui me les feoit approuver car je ne suis pas assez novice dans le service pour ne pas scavoir contenir dans la discipline une ville confiée a mes soins aussi bien que les trouppes réglé qui pouroient s'y trouver, mais comme je ne cherche après l'advantage du service du roy que celuy d'un chacun en particulier, j'espère que nous resterons tous ensemble bons amis, lorsqu'il y aura des changements soit par mort ou par absance pour toujours de la province dans les compagnies de la milice que vous auray agreable de m'en informer et d'estre persuadé que je suis plus parfaittement que je ne scaurais exprimer, mondieru, vostre très humble et très obeissant serviteur COETANFAO."

 

"A monsieur de Rostiviec, en sa maison de Morlaix

a paris ce 28e Xtembre 1722

 

J'ai receu, monsieur, la lettre que vous avez pris la peine de m'escrire du 21e jour de ce mois par laquelle j'apprans la discution qui est arrivée entre le sr lanurien barazer et vous. Je n'ay pas accoutumé de rien décier qu'après estre informé par les parties interessé des faits. J'éscris aujourdhuy au dt sr lanurien afin que de son costé il m'en informe. S'ils sont tels que son adveu que vous me les marqué, il marait qu'il n'entend pas la sobordination et qu'il a tord dans le fond et dans la forme. Je conte d'aller au printemps prochain a mon gouvernement y faire connaître a ceux qui ne les entendent pas les intantions de sa majesté et donner mes ordres pour me les faire exécuter régulièrement. Je suis, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. COETANFAO."

 

Date de dernière mise à jour : 20/05/2021

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