Au temps de Claude Moysan

Claude Moysan et Félicitée Créach ont eu à leur tour plusieurs enfants au moulin de Kerautret, dit Miline an Escop...

Marie, la fille aînée, est née en 1865 au moulin, elle est décédée au manoir de Kermorus en 1934. (Photo ci-contre)

Jeanne, née en 1868.

Angèle, née en 1870

François Moysan, né le 29 mai 1873, mort en 1947. Il épousa Jeannie Sévère (1883-1978) et quitta le moulin de Kerautret, vers 1910 pour celui de Kerellec. Là, en 1920, il fut mis à la amende pour fabrication de farine non entière. Une broutille et il y a prescription...

Pélagie Moysan, née en 1875.

Françoise Moysan, née le 30 septembre 1879. Elle restera comme domestique à Kerautret jusque dans les années 1910.

Entre temps, Claude Moysan a délaissé quelque peu le métier de cultivateur pour se faire meunier aux côtés de son beau-frère, François Créach tandis qu'Elie Créach se livrait à l'agriculture. En 1872, le moulin comptait six domestiques : Guillaume Riou, 60 ans, natif de Plougoulm, Olivier Cornec, 40 ans, de Plouescat, François Guillou, 39 ans, de Plouénan, Joseph Cadiou, 33 ans, de Plouénan, Pélagie Saluden, 22 ans, de Sibiril, François Péron, 13 ans, de Plougoulm.

Le 1er août 1875, un cultivateur dit de Plougoulm et nommé Créach sauva un enfant de la noyade dans l'Horn. Ce qui lui valut une médaille d'honneur.

En 1876, les domestiques sont Jean-Marie Mazéas, 66 ans, François Guillou, garçon meunier, natif de Plouénan comme Guillaume Boulch, Françoise Le Saint, Christien Masson, Marguerite Abalain. De Sibiril sont Paul et Vincent Philippe, 20 et 13 ans.

1881 : Saint-Pol a son premier maire républicain ! Et il est né à Kerhoant de François Créac'h, l'homme qui avait acheté le moulin L'Evêque. Il est dit qu'en 1881, Yves Grall, de Saint-Pol, fils de Claude et Louise Corre, alors âgé de 2 ans, fut porté par ses parents à la fontaine Sainte-Anne. Ce n'était qu'un squelette, couleur de cire jaune. Sa tante, Anne Caroff, plongea par neuf fois son filleul dans la fontaine qu'elle cura aussi par neuf fois. Et, assurait Yves Grall lui-même, il en fut guéri. 

Si la chapelle du quartier a disparu, « la dévotion à Sainte-Anne persiste, note l'abbé Tanguy. Plusieurs personnes viennent encore prier près de la fontaine qui se trouve en contre-bas de l'emplacement qu'occupait la chapelle. »

Longtemps, les villageois entendront avec étonnement quelques chercheurs leur demander où se trouve le pré fenier de Sainte-Anne, là où l'on dansait jadis avec l'assentiment du roi de France le jour du pardon. Au XXsiècle, plus personne ne saura dire où s'élevait la chapelle. Mais, fort heureusement, elle figure bien sur le cadastre napoléonien.

 

La fontaine Sainte-Anne dessinée par Cécile Grall.

Dans le répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon, paru en 1959 aux Presses bretonnes de Saint-Brieuc, on confirme que la chapelle est détruite mais que « sa fontaine subsiste. Bel édifice octogonal décoré des armes de Névet, Pontantoul et Le Jacobin. »

Chez les Moysan, du moulin l'Evêque ; Claude est plutôt agriculteur et son beau-frère, François Créach, meunier. Les domestiques : Paul Cueff, Tanguy Yaouanc, Victor Crenn, Jeanne Saluden, Jean Yvin, Pierre Marc et Marie Grall.

En 1883, René François demande le curage de l'Horn à l'aval de Kerellec en raison d'éboulements. Accord.

En 1885, en défrichant le petit bois qui formait le placitre de la chapelle Sainte-Anne, on mis au jur une sorte de grotte en forme de four qui renfermait des cendres noires. L'année suivante, des monnaies, enfilées comme un chapelet, furent découvertes près de la fontaine.

1886 : François Créach est le chef de ménage au moulin. Sa sœur Félicité est toujours là ainsi que Claude Moysan et leurs filles : Marie Moysan, 20 ans, Françoise, Pélagie, Angèle. Toutes travaillent la terre sauf Jeannie, 18 ans, ménagère. Quant à François Moysan, 13 ans, il est écolier. Domestiques : François Mab, Jean Porcher, Louis Abjean, François Riou.

30 août 1888 : décès prématuré de Claude Moysan, 52 ans, au moulin de l'évêque.

1891 : cultivatrice, Félicité Créach est considérée comme la maîtresse de maison, secondée par son gendre et son frère François comme meuniers. Les enfants Quéré et Moysan complètent le tableau de famille. Cinq domestiques : Louis Pichon, Vincent Autret, Laurent et François Déniel, Yves Picart.

Le 19 janvier 1894, à l'hospice de Saint-Pol, décès de Guillaume Riou âgé de 84 ans, meunier, né le 6 août 1809 à Lannion. Témoins : Jean-Marie Godec, 52 ans, bienveillant, horloger et Jacques Pount, 55 Ans, cultivateur et voisin. Le vieux Riou s'était marié le 2 février 1839 avec Renée Le Déroff, née au moulin l'Evêque et y demeurant, fille majeure de Guillaume Le Déroff, meunier, décédé en 1824 au moulin de Kerautret et d'Elisabeth Le Saout, ménagère, décédée en 1835 au même moulin)

Le 7 juin 1895, Alphonse Macé, du Stang, signale le mauvais état de l'Horn entre le moulin du Gamer et Milin-an-Eskop, soir 4 km. L'ingénieur ordinaire est bien d'accord. Macé accus de négligence les riverains. « Les eaux n'arrivent pas directement à mon usine et ne s'écoulent pas livrement en aval ce qui se traduit par un préjudice très important.

En 1896, Félicité Créach, meunière, est toujours la chef de ménage à Milin an Escop. A ses côtés : son frère, François Créach, âgé maintenant de 64 ans, ses cinq enfants, son gendre, François Quéré. Marie Moysan lui a déjà donné trois enfants. Enfin le moulin a trois employés : Nicolas Kerbrat, 29 ans, cultivateur, Jean-Marie Corre, 21 ans, et Jean-Marie Péron, 22, tous deux garçons meuniers.

En février 96, on ne parle que de « ça ». Et ça, c'est l'assassinat qu'a commis Olivier Floch, au village de Kervasdoué, à un jet de pierre du moulin. Il a tué sa femme, Marie-Louise Péron, à coups de fer à cheval dans l'écurie, il a fait croire qu'elle était morte d'une ruade. A son procès on entendra une dizaine de témoins, dont Françoise Créach, 17 ans, du moulin du Stang. Ou encore Jeanne Saluden femme Velly, qui fréquentait la victime au douet de Sainte-Anne pour la lessive. Toutes confirment : Marie-Louise Péron vivait le martyr dans la famille Floch. Plus âgée que son mari, ce dernier l'avait épousée pour son argent. Floch sera condamné au bagne à perpétuité malgré une pétition d'habitants de Kervasdoué. Il est mort un an après sa déportation.

8 juillet 1896 : Guy Kernay, de Kerellec, se plaint du mauvais état de l'Horn entre son moulin et Pont-Coat-Bihan, à 900 m en aval. Le sous-préfet de Morlaix appuie sa plainte. La rivière n'a pas été curée depuis plusieurs années. Aux propriétaires d'y veiller !

(A suivre)

Date de dernière mise à jour : 01/06/2021

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