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Les Huon de Kerillo

Mes enfants comptent parmi leurs ancêtres les Huon de Kerillo. Qui sont-ils ? Lorsque vous ouvrez l'annuaire de Sydney, en Australie, les Huon sont légion. Ce sont les descendants de Gabriel Huon de Kerilleau, originaire de Saint-Pol-de-Léon...

La biographie complète de Gabriel Huon de Kerillo se trouve dans le bulletin de la Société d'études historiques de la Nouvelle Calédonie de 1983 contenant les numéros 54 à 57. En voici le résumé.

 

  Gabriel Louis Huon de Kerilleau était né le 17 avril 1769 à Saint-Pol- de-Léon (Finistère). C'était le second fils de Jean-François Huon seigneur de Kerilo Lesguern en Plouvorn et de sa seconde épouse Anne de Kersaliou.

 Le manoir familial se situait à Kérézélec près de Landerneau. Alors que les enfants étaient encore jeunes, la maladie emporta les parents et ce fut une tante,veuve de l'Éstang du Rusquec qui éleva la famille. (Le mari de cette dernière sera tué sous la Révolution alors qu'il s'était fait agent de liaison entre le Roi et les émigrés de Coblentz. On pense qu'il fut assassiné par son valet).

 Gabriel Louis fit ses études au collège de Kreisker à Saint-Pol- de-Léon L'abbé Péron qui fut son instructeur laissa dans la mémoire de son élève un vivace souvenir d'estime et de reconnaissance.

 En 1789 Gabriel Louis avait 20 ans et s'occupait de la mise en valeur de la propriété familiale. Son frère aîné Aimé Louis s'était fait marin et faisait du cabotage le long des côtes de Bretagne, sa sœur Marie Anne s'était mariée à un capitaine des douanes, M. Rolland, sa jeune sœur Marie Jeanne devait mourir en 1796.

 La famille des Huon de Kerilleau aurait continué à vivre paisiblement dans la campagne bretonne si les événements parisiens de 1789 n'avaient eu des répercussions dans l'ouest de la France. L'agitation se propageait. Des comités révolutionnaires s'étaient formés à Brest, Morlaix et Quimper...

 

Il fuit en Angleterre


Les événements révolutionnaires qui menaçaient les personnes dotées de quelques titres s'étaient développés dans la région et plusieurs d'entre eux avaient choisi l'émigration.

Après l'arrestation de son frère Aimé en 1790 et l'avis de recherches lancé contre Mgr de La Marche, évêque de Saint-Pol et qui réussit à passer en Angleterre, Gabriel Louis Huon dût se cacher jusqu'à son émigration qui eut lieu au début de l'année 1791.

On sait peu de choses sur les conditions de séjour de Gabriel Louis à Londres. ll y retrouva des jeunes nobles bretons qui, menacés de mort, avaient opté pour une nouvelle terre d'asile. Trois années sombres où l'ennui dominait, mirent en évidence que le retour dans la Mère Patrie serait lointain.

 

Cap sur l'Australie


Sans doute pour ne pas avoir à prendre parti contre son Pays en s'engageant dans l'armée des Princes, Gabriel Louis préféra s'enrôler dans le Régiment du « New South Walles Corps » en partance pour la Nouvelle Hollande (plus tard 'Australie). Par discrétion et peut-être pour éviter d'être contraint de rejoindre le Régiment « Royal Emigrant » constitué par les émigrés, il prit le nom de Gabriel Lewis qu'il devait conserver pendant son état militaire jusqu'en 1807.

En Nouvelles Galles du Sud, l'Angleterre avait établi depuis 1788 une colonie pénitentiaire et des convois de navires y transportaient des condamnés, hommes et femmes, que les prisons du Royaume ne pouvaient héberger. Le régiment de Gabriel Louis avait pour mission de faire régner l'ordre ans la nouvelle colonie.

Embarqué sur le transport « Surprise », le soldat Lewis débarquait à Sydney Cove le 25 octobre 1794. ll fut le témoin des efforts du gouverneur Hunter pour essayer de rétablir la prééminence du pouvoir civil, de briser le monopole militaire et de contrôler le commerce de l'alcool.

 Le capitaine Macarthur qui commandait son régiment prit Gabriel Louis en considération et devint ultérieurement un ami.

La jeune voleuse


Gabriel Louis était à Sydney depuis un an et demi quand il fit la connaissance d'une jeune française Louisa Le Sage condamnée à Londres pour un vol d'une montre, d'un manteau, d'une jupe et de deux châles, à 7 ans de déportation en Nouvelles Galles du Sud.

Louisa était alors camériste d'une famille noble établie à Paris, qui émigra en Angleterre au début de la Révolution. Laissée sans ressources à Londres, sa triste aventure se termina par la prison aux conditions inhumaines de Newsgate et le voyage difficile sur le transport de forçats l'« lndispensable ».

Ce périple devait l'amener aux antipodes après une traversée éprouvante au cours de laquelle plusieurs de ses compagnes succombèrent de fatigue et de misère. Elle arriva à Sydney le 30 avril 1796. Comme cela était admis, les femmes condamnées pouvaient sortir de leur condition de forçat en étant choisies pour une vie commune par un des soldats ou un des colons libres de la colonie.

ll n'est pas douteux que le fait d'être française et le récit des malheurs de Louisa ne l'aient fait adopter comme compagne par Gabriel Louis.

Le 6 juin 1797 naissait une fille Elizabeth. En même temps que la colonie s'organisait, la situation de Gabriel Louis s'améliorait .

Un fils Paul Huon de Kerilleau naissait le 12 septembre 1800, puis un deuxième Jean-François le 12 août 1802.

Le mariage de Gabriel Louis avec Louisa eut lieu devant un prêtre anglican en 1801 mais fut à nouveau célébré en 1807 quand s'implantèrent les premiers missionnaires de religion catholique. Gabriel Louis était très attaché à la religion de ses pères et de sa Province.

Ils s'établissent près de Camden


En 1807 sur intervention du Duc de Buckingham et de Mgr de La Marche que Gabriel Louis de Mgr de La Marche que Gabriel Louis avait rencontrés avant son départ vers la Nouvelle Hollande, ses origines nobiliaires furent connues du Gouverneur de la colonie de Nouvelles Galles du Sud.

Dès lors Gabriel Louis reprenait son nom véritable de Huon de Kerilleau. En même temps il obtenait la résiliation de son contrat avec l'armée. Les sentiments d'amitié qui le liaient avec le Capitaine Macarthur devenu lui-même colon éleveur de moutons, facilitèrent l'implantation du ménage des de Kerilleau sur une concession de terrain non loin de Sydney puis ensuite près de Camden.

Pendant un certain temps Gabriel Louis eut la charge de précepteur des deux jeunes garçons de Macarthur qui firent de rapides progrès en français. Un quatrième enfant, Aimé, était né le 6 décembre 1806.

Dès le début de leur liaison il semble qu'entre Gabriel Louis et sa femme un accord tacite se fut établi sur la discrétion à observer sur les origines de Louisa. Cet accord rigoureusement tenu allait masquer aux enfants et descendants, pendant plus d'un siècle et demi, les malheureuses circonstances qui avaient amené la présence de Louisa, leur aïeule, dans la colonie pénitentiaire des Nouvelles Galles du Sud.

Quoiqu'il en soit, la vie difficile des pionniers dans cet immense territoire vierge fut, pour ce couple, soutenue par les sentiments d'affection qu'ils se portaient mutuellement. Leur cinquième enfant, Charles, vint en 1812 agrandir le cercle de famille.

En 1816, pour développer l'élevage des moutons qui se montrait profitable dans l'Ouest australien, Gabriel Louis vendit sa propriété de Camden pour en acquérir une de 3000 acres à Bungonia près de la ville de Goulburn.

Il la mit en valeur, aidé de son fils aîné, Paul. L'existence dans cette contrée que le développement n'avait pas encore atteint était rude. L'isolement austère dans ces vastes pleines forçait au travail de l'esprit. 

 

John MacArthur

 Gabriel Louis qui parlait le français, l'anglais, le breton bien sûr et la langue aborigène s'entretenait intellectuellement et une lettre de lui signale que sa bibliothèque comportait 400 volumes dont « La Vie des Saints » qu'il avait emportée lors de son exil.

Vers cette date, l'ère napoléonienne ayant pris fin, les relations avec la France, interrompues si longtemps, furent rétablies.Gabriel Louis apprit ainsi les changements que la Révolution et l'Empire avaient produits en France. Son frère aîné emprisonné comme suspect en 1790 avait été déporté en Guyane où il mourut en 1796. Sa sœur Marie-Anne s'était retirée au couvent des Ursulines de Saint-Pol de Léon après la mort de son mari.

 

Une mort étrange


Gabriel Louis avait agrandi sa propriété de Bungonia et il espérait pour se libérer de sa dette, récupérer une partie de l'héritage familial près de ses proches parents de Bretagne. ll mit à profit l'escale de la frégate « La Coquille » à Sydney en 1824 pour y embarquer son fils Jean-François avec mission de mettre au point avec son oncle, le Comte de l'Estang du Rusquec, et le notaire de Morlaix les modalités de recouvrement d'une rente annuelle de 200 livres. En Bretagne Jean-François allait avoir à faire face à des démarches longues près des autorités administratives.

En 1829 il reçut la doloureuse nouvelle de la disparition de son père. Gabriel Louis s'était perdu sur le chemin qui menait de Campbelltown,, où était établi son fils Paul, à Bungonia. A la nuit il dut faire une chûte dans une des crevasses profondes qui bordent la rivière Shoalhaven. Son corps ne fut jamais retrouvé.

Comme toute la famille, Jean-François fut consterné de cette nouvelle. ll ne restait pas inactif et voulait réunir la somme nécessaire à son passage de retour vers l'Australie. Embarqué sur un chasse-marée, il faisait du cabotage le long des côtes de Bretagne. Hélas ! le 29 décembre 1832 son navire pris dans la tempête fut drossé à la côte près de la Pointe du Raz. Jean-François disparut. Quelques effets, une malle contenant des lettres, furent récupérés ainsi qu'une somme de 10.000 francs. Cet argent fut volé ultérieurement.

Le secret


Louisa vécut encore 10 ans sur la propriété familiale à Bungonia. A sa mort, elle devait penser que le secret de sa jeunesse était scellé à jamais. C'était sans compter sur les travaux de recherche d'une descendant, John Francis Mitchel qui écouvrit en 1916, lors du reclassement des archives de l'Etat des Nouvelles Galles du Sud, l'origine « forçat » de Louisa.  A cette époque les préjugés contre les personnes issues de convicts étaient encore vivaces. John Francis décida de ne pas révéler sa découverte.

Le secret risquait d'être cimenté définitivement si un autre descendant de Gabriel Louis de Kerilleau, M. Stuart Hume, habitant Goulburn n'avait, en 1963, redécouvert ce qui était resté ignoré pendant plus d'un siècle et demi. A notre époque, en Australie, les préjugés ont disparu et nul n'attache d'importance à l'origine familiale des groupes de provenance diverse qui forment le peuple australien. C'est avec curiosité et intérêt que les révélations de M. Stuart Hume furent accueillies parmi les descendants.

ll faut noter que depuis l'émigration en 1791 de Gabriel Louis et la mort de son frère Aimé, il n'ya plus en France de descendants des Huon de Kerilleau. Tous et ils sont nombreux, sont en Australie ou ailleurs mais ils ont abandonné l'appellation de Kerilleau pour ne conserver que le simple nom patronymique de Huon.

Les enfants de Gabriel Louis eurent en Australie une vie de pionniers et ils mirent en valeur la région du fleuve Murray qui venait d'être découverte, dans l'Etat de Victoria. La fille Elizabeth s'était mariée en 1812 avec le capitaine Mitchell. Celui-ci explora en 1836 la région au nord de la ville actuelle de Melbourne, qu'il nomma « Australia Felix », et par la suite, la région centrale du Queensland.

 

Breton toujours


Anecdote de Paul de Courcy :  Lorsque les frégates la Thétis et l'Espérance, dans leur beau voyage de circumnavigation, touchèrent à la Nouvelle-Hollande, elles y trouvèrent un ancien émigré breton, M. Huon de Kerillo, qui avait passé d'Angleterre a Sidney. s'y était marié et possédait des terres et d'immenses troupeaux. Le commandant de l'Espérance, Breton lui-même, l'invita à venir a son bord. Après le dîner, quand il vit bondir autour du grand mâl, au son du biniou, les rondes de la Bretagne, le vieux colon ne put pas contenir son émotion ; il fondit en larmes, puis tout à coup, oubliant son âge, il saisit violemment les mains de deux matelots, et se fit entraîner éperdu dans le tourbillon de la danse nationale.

 

NOTA


Gabriel Louis Marie Huon de Kerilleau a été baptisé le 19 avril 1769 à Saint-Pol-de-Léon. Il était le fils de Jean François Huon de Kerilleau et d'Anne de Kersaliou. Ses parrains furent Allain Gabriel Keriven de Kersullec et la comtesse Anne Louise de Penmarch de Coerthuon.

Son père, Jean François Huon de Kerilleau avait épousé en premières noces Anne Louise Gabrielle Le Rouge de Lesplouénan, native de Saint-Pol. Ce fut le 1er février 1747 à Saint-Pol-de-Léon. Les fiançailles avaient eu lieu le 31 janvier à la chapelle du château de Lesplouénan. Jean-François était né à Plouvorn et était écuyer comme l'était aussi son propre père, Alain René, décédé au moment du mariage.

Anne Louise Gabrielle Le Rouge, la mariée, avait déjà 46 ans. Elle était fille de Jean Baptiste, écuyer, et de Suzanne Jeanne Baptiste Molle, tous deux décédés. Les témoins de la mariée furent Marie Jeanne LE ROUGE de LESPLOUENAN, soeur de l'épouse et épouse de Pierre François DE GOAFFVEC DE KERVEN, écuyer. Elle eut aussi pour témoin Ronan Louis Marie LE ROUGE de RUZUNAN.

Les témoins du marié furent

Jean René HUON de LESGUERN , écuyer, frère, qui signe,

Suzanne Yvone HUON de RUSUNAN, soeur, qui signe,

Bonaventure HUON de KERILIO, frère, qui signe,

Pierre François de GOAFFVEC de KERVEN, écuyer, beau-frère, qui signe 

 C'est le 7 janvier 1765 que, veuf, Jean-François  Huon de Kerilleau se remaria avec Anne de Kersaliou, fille de feu Jacques et Marie Gabrielle du Mouster. 

 

 

 Généalogie des Huon de Kerillo

 

 

De gueules à cinq croisettes recroisettées d'argent posées en croix

Endra bado bervoqen, tant qu'elle durera, jamais...

 

Ramage des Huon ayant Hervé, vivant en 1446, époux de Jeanne Courtois, de la maison de Botquénal

 

 

 

I Alain Huon de Kerillo, écuyer, seigneur de Kerezelec en Le Tréhou et de Lesguern, en Saint Frégant, chevalier de l'ordre du roi en 1650, maintenu noble d'ancienne extraction en Bretagne le 15 avril 1669, épouse en 1630 (50) demoiselle Louise de Kerret, fille aînée de noble Hamon de Kerret, écuyer, seigneur de Keravel en Saint-Pol et d'Isabelle Cabournays. Mort en 1676.

 

II Jérome, écuyer, seigneur de Rochemoire, en Le Théhou et de Lesguern, maintenu noble avec son père en 1669. Il épousa en la chapelle de Kermenguy, en Cléder, le 2 décembre 1673, Anne Renée de Kermenguy, née en 1656, fille d'Hervé de Kermenguy, chevalier, seigneur de Saint Laurent en Plouzévédé, maintenu noble d'ancienne extraction en Bretagne le 20 février 1669 et de Jacquette Marie des Isles. En seconde noce, il épousa Marie Magdeleine de Kergoët de Tronjoly, veuve de Hamon Huon de Keriliau, seigneur de Kerezelec lors de son second mariage remariée en 1692 à Robert de Parcevaux, officier de la Marine royale, fille de Charles de Kergoët, chevalier, seigneur de Tronjoly, maintenu noble d'ancienne extraction en Bretagne le 19 juin 1669 et de dame Marie Magdeleine Crouëzé.

 

 III Messire Jacques Alain est né du premier lit, chevalier, seigneur de Lesguern, épousa Louise Gabrielle Le Rouge, fille de Messire Jean Le Rouge, chevalier, seigneur de Rusunan, Plougoulm et de dame Catherine de Coatanscours.

 

 IV Messire Jean François, puîné, écuyer, seigneur de Kerilio, Lesguen, en Plouvorn, épousa en première noce, en 1724,  sa cousine Louise Gabrielle Le Rouge, née à Saint-Pol le 31 mars 1701 de Jean Baptiste Le Rouge, chevalier, seigneur de Lesplouénan, en Plouénan et de dame Suzanne Jeanne Baptiste Moz. Louise possède en 1747 le manoir de Lesplouénan.

 

En seconde noce, à Saint-Pol, le 7 janvier 1765 Jean François épouse dame Anne de Kersaliou, fille majeure de feu Messire Jacques de Kersaliou et de dame Marie Gabrielle Simon du Mouster.

 

 V Du second lit naquit Gabriel Louis Marie Huon de Kerilio (Keriliau) à Saint-Pol, le 17 avril 1769. Quelle fut son épouse? On sait qu'il eut d'elle cinq enfants. On sait que la cloche tierce de Plouvorn eut pour marraine, le 4 avril 1785, Marie-Gabrielle, Huon, dame du Rursquec. 1 Gabriel avait pour frère Aimé Jean Marie Joseph Huon Keryllau, né le 21 février 1767 à Saint-Pol. Venant de Landerneau, il se rend à Brest le 14 vendemiaire de l'an VI (5 octobre 1797). Ramené à Quimper le 14 Brumaire (4 novembre), il est enfermé à la maison d'arrêt. Aimé expose dans une pétition adressée à l'administration centrale qu'il a été porté par erreur sur la liste des émigrés, s'est toujours soumis aux lois de la République et que, quelque dure que soit celle du 19 Fructidor, il s'est rendu à Brest, a attendu avec la douleur du désespoir le départ du navire. A la maison d'arrêt de Quimper, on le dit gémir sous le poids de la misère. Il a, note le comité de surveillance des émigrés, une femme et des enfants dont dépend de lui la survivance. Il quitte la maison d'arrêt le 30 Brumaire (20 novembre) pour l'île de Ré. De là, il est déporté en Guyane. Aimé de Kerillo meurt à Macouria le 26 septembre 1798. Il sera tardivement amnistié le 10 Germinal de l'an X (31 mars 1802) sur la demande de Thérèse Laurence Bouguen, sa veuve, demeurant à Landerneau avec sa fille, Pauline Renée, âgée de 5 ans.2

 

Gabriel Louis Marie est également reconnu sous la Révolution comme émigré. A Saint-Pol, les bleus tiennent leurs registres à jour. Il notent que la fille Huon, «dite Kerilliau, absente, âgée d'environ 36 ans, est frappée d'un mandat d'arrêt par le comité de surveillance en date du 17 brumaire comme ci-devant noble, sœur de deux émigrés, hors des principes de la Révolution, absente depuis environ six mois. Elle vivait auparavant de son revenu évalué de 10 à 1.200 livres par aperçu. Ses liaisons: la caste nobiliaire, familles d'émigrés, nones et prêtres réfractaires.» Ses opinions? «Rien de marquant à la connaissance du comité.»

 

A la maison d'arrêt de Saint-Pol, révèlent encore les registres, est détenue Marie Anne de Kerilliau, âgée de 26 ans, sœur d'émigrés. Elle a été mise définitivement en liberté le 4 mars 1795.

 

Sur la liste des déportés volontaires figurent Jean Marie Huon de Kerilliau, émigré en 1791. Idem de Gabriel Louis Marie, «ex-noble,  frère du précédent.» Lui, a réussi à prendre le large. Quand les frégates Thétis et Espérance touchent la Nouvelle-Hollande, ils trouvent là un vieil émigré breton venu d'Angleterre à Sydney, marié, possédant des terres et d'immenses troupeaux. Le commandant de l'Espérance, Monsieur du Camper, l'invite à bord. «Après le repas, quand il vit bondir autour du mât au son du biniou les rondes de la Bretagne, le vieux colon ne put contenir son émotion. Il fondit en larmes. Puis, tout à coup, oubliant son âge, il saisit violemment les mains de deux matelots et se fit entraîner, éperdu, dans le tourbillon de la danse nationale.»3 Quant à Le Guennec, il nous parle de Huon de Kerillis de Kerchoent, «émigrés aux antipodes, ils font aujourd'hui bonne figure au milieu des citoyens de Sydney, le grand port australien, dont le nom, par un singulier hasard, est celui du saint celtique que les Bretons appellent Sezny, qui est l'éponyme et patron d'une des paroisses les plus typiquement pittoresques du littoral léonais, celle de Guissény.»4

 

Gabriel Louis Marie mourut dans le Bush, à Shoaltaven, New South Wals, en janvier 1829. Il eut cinq enfants: Paul qui suit, Aimé qui suit, Jean François, revenu en France et mort sans postérité connu, Charles, né en Nouvelle Galles du sud le 12 octobre 1812 et mort aux île Fiji, en Océanie, Elisabeth, née à Parromatta, Nouvelle Galles du Sud, vers 1810, morte à Albury vers 1890, elle avait épousé William Mitchell, capitaine, né à Maidstone, comté de Kent, Angleterre, mort le 18 septembre 1837, fils de Thomas Mitchell. Ils eurent.

 

- Thomas Mitchell, né à Bristone Meadow, Nouvelle Galles, mort à Brigenbroug, époux à Bungonia de Charlotte Stuckey, née à Goulburn, le 4 juin 1835 et morte à Brigenbourd vers décembre 1895, fille de Peter et A. Howse. Thomas et Charlotte eurent quatre fils et quatre filles dont:

 

.Peter Stuckey Mitchell, Kiewa (Victoria), 7 juin 1857, demeurant à Brignebourd en 1913,marié sans enfants.

 

.Walter Stuckey Mitchell, Kiewa, 13 juin 1864, demeurant à Towong en 1913, marié à 09/04/1996inifred Dibbs sont il eut Thomas Walter le 11 novembre 1906 et Honnor-Chrisholm le13 décembre 1908

 

.Mary, Kiewa, 1 avril 1887, demeurant à Melbourne en 1913. Epousa Charles Towe dont elle eut Charles Mitchell le 21 avril 1887, John Francis le 21 août 1888 et Raymond Walter le 4 mars 1890

 

.Isabel Mitchell, Kiewa, 21 septembre 1867, demeurant à Sydney, 139, Macquarie St, elle est venue en Bretagne en août et septembre 1913? pour y faire des recherches sur la famille de son aïeule. Elle épousa à Melbourne, le 15 avril 1891, le Dr Williams Chrisholm, né à Goulburn, Nouvelle Galles, le 6 août 1853, fils de John William et de Rebecca Stuckey. Isabel  et le Dr Chrisholm eurent William Malcolm, né à Sydney, le 25 février 1892, Colins John, né à Sydney le 13 août 1894 et Helen Isabel Airlie, Sydney, 28 septembre 1896.

 

.Eva Mitchell, Kiewa, 24 janvier 1872, demeurant à Melbourne en 1913, épousa Salon Peck et lui donna Shirley le 19 août 1896 et Doreen le 27 août 1898.

 - Edward Mitchell, né en Nouvelle Galles et mort Albury, époux de Jessie Furlong avec qui il eut une nombreuse postérité.

 - John Francis Huon Mitchell, né en Nouvelle Galles, épousa Louisa Fenner dont il eut deux fils et trois filles puis Louisa Evans

 - James Mitchell, né à B. Meadows, demeurant à Tabl-Tobr-Albury en 1913, époux de Sarah Huon de Keriliau, cousine germaine, fille de Paul Huon de Keriliau et de sa seconde femme. James et Sarah auront Frederick, Florence, Ethel, Herbert, Catherine, Grance,  Mabel et Phoech.

 

- Emma Mitchell, née à B. Meadows, épouse de Rawdom Hume dont elle eut grande  postérité

 

- Isabel Mitchell, née à B. Meadows, morte à Albury, épousa John Dight, morte à Albury, grande postérité.

 - Louisa Mitchell, née et morte en Nouvelle Galles, épousa Elliot Heriot dont elle eut quatre fils et une fille.

 - Mary, née en Nouvelle Galles, morte à Albury, épousa M. Steel dont elle eut un fils.

 - Elisa Mitchell, née en Nouvelle Galles et morte à Albury, épousa Jones Bowen dont elle eut un fils et deux filles.

 - Agnès Mitchell, née en Nouvelle Galles, mariée à Ancrun Heriot, deux fils et deux filles.5

 

 VI Paul Huon de Keriliau dont on ignore les épouses aura d'un premier lit:

 

- Paul, né et mort en Nouvelle Galles du Sud

 - Louis, né et mort en 1912 en Australie.

 - William, né en Nouvelle Galles et mort à Albury.

 

Paul aura d'un second lit:

 

- Henry, vécut en Nouvelle Galles.

 

- John, né en Nouvelle Galles, mort en Victoria.

 - Emma, Nouvelle Galles, Victoria.

 - Sarah, demeurant Table-Top-Albury en 1913, elle épousa, on l'a vu, James Mitchell,  son cousin germain dont elle eut huit enfants.

 - Clara, Nouvelle Galles, morte à Albury.

 

Le frère de Paul, Aimé Huon de Keriliau, est mort dans les îles Fiji, Océanie. Marié, il eut trois enfants:

 

- Charles, né en Nouvelle Galles du sud, demeurant à Fiji en 1913

 - Elisabeth au même destin.

 - Louisa, morte jeune, noyée en Nouvelle Galles du sud.

 

 NOTES


 1Le 10 février, à Plouvorn, on baptise Marc, fils de Christophe Creachquérault, seigneur de Kerillou

 2 La Terreur sous le Directoire, V. Pierre, P. 423.

 3 Esquisses, de Courcy, p. 139

 4 Choses et Gens de Bretagne, Le Guennec, p. 196.

 5 Ces notes généalogiques sont dues à Isabel Mitchell Chrisholm.

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