En l'an II, on trouva au moulin L'Evêque un cadavre « sur la grande barre de bois joignant l'essieu du mouliné de petit moulin. » Il était étendu sur des sacs, le corps brisé de fractures, couvert d'ecchymoses. Jacques Le Déroff reconnut son garçon meunier originaire d'Henvic, Jean Hervet, 28 ans.
En 1804, le recteur de Plougoulm écrit : « Il y a dans cette paroisse deux chapelles dévotes, l'une dédiée à sainte Anne et l'autre, à Prat-Coulm, dédiée à la Vierge qui sont vendues toutes les deux mais les acquéreurs les laissent subsister parce que les offrandes du peuple les entretiennent mais qui ne sont pas utiles à la paroisse, soit pour messe ou instruction des enfants les dimanches comme étant à la proximité de l'église paroissiale. Elle ne servent que pour les processions de saint Marc, des rogations et du Sacre et quelques messes par semaine à la dévotion du peuple. Cependant, on désire qu'elle soient conservées parce qu'elles sont des chapelles très dévotes et très fréquentées, surtout celle de Prat-Coulm dont le Maire est le fabrique... ». Vincent-Marie Riou, le maire en question, appuiera la conservation de Prat-Coulm. Dès lors, Sainte-Anne va tomber en désuétude. Quand la chapelle fut en ruine, ses pierres servirent à la construction d'une ferme voisine et les armes des Nevet, seigneurs de Kerhoant, apparaissent ainsi dans la ferme en question.
Ancien militaire, paralytique, Riou est cultivateur et minotier à Kerellec. Un jour que le maire de Saint-Pol, Michel de Kerhorre, crut spirituel de poster à son homologue un pli officiel à l'adresse suivante « M. Riou, meunier à Plougoulm », il lui fut retourné cet accusé de réception : « M. de Kerhorre, marchand de pommes à Saint-Pol-de-Léon. » Le châtelain de Kerrom faisait vendre en effet ses fruits au marché.
Au cadastre de 1811 apparaît toujours la chapelle Sainte-Anne et une maison voisine. Elle est située entre le manoir du Stang et le moulin l'Evêque. Elle est propriété de Desbordes, de Carantec.Les numéros 616 et 616 représentés en grisé constituent un douet. Entouré d'une futaie, il servait à rouir le lin ou encore laver le linge. Desbodes et Allot, de Morlaix, s'en partagent la propriété. Le reste du plan représente la métairie de Sainte-Anne.
Au cadastre de Plougoulm de 1811, le manoir et la métairie de Kerautret sont propriété de Mme du Vieux-Chatel, de Saint-Malo.
Plusieurs propriétaires se partagent le village de Sainte-Anne avec terres et maison : Desbordes, de Carantec, Mme de Keratry, L. B. de St Pern.
Le moulin Merrot est à cheval sur les deux communes. Sur Plougoulm, ses taillis, pré, jardin, moulin, maison, dépendance et lande sont cadastrées de 71 à 77. Mais il a aussi plusieurs parcelles côté Saint-Pol. Une terre labourable nommée Parc Bian, (n° 116 au cadastre de 1848), une pature, Vilar-Vian (117), un pré, ar Prad-Braz (118).
Le moulin de Kerhoant dispose sur Plougoulm de deux prés appartenant aux héritiers Coatanscour. Ils portent les numéros 64 et 65, section C.
Le moulin du Stang est alors entre les mains d'Alexandre Spagnol, époux d'Anne Keroullé dont le père, Jean, est également meunier au Stang.
(A suivre)