Dans le répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon, paru en 1959 aux Presses bretonnes de Saint-Brieuc, on confirme que la chapelle est détruite mais que « sa fontaine subsiste. Bel édifice octogonal décoré des armes de Névet, Pontantoul et Le Jacobin. »
Chez les Moysan, du moulin l'Evêque ; Claude est plutôt agriculteur et son beau-frère, François Créach, meunier. Les domestiques : Paul Cueff, Tanguy Yaouanc, Victor Crenn, Jeanne Saluden, Jean Yvin, Pierre Marc et Marie Grall.
En 1883, René François demande le curage de l'Horn à l'aval de Kerellec en raison d'éboulements. Accord.
En 1885, en défrichant le petit bois qui formait le placitre de la chapelle Sainte-Anne, on mis au jur une sorte de grotte en forme de four qui renfermait des cendres noires. L'année suivante, des monnaies, enfilées comme un chapelet, furent découvertes près de la fontaine.
1886 : François Créach est le chef de ménage au moulin. Sa sœur Félicité est toujours là ainsi que Claude Moysan et leurs filles : Marie Moysan, 20 ans, Françoise, Pélagie, Angèle. Toutes travaillent la terre sauf Jeannie, 18 ans, ménagère. Quant à François Moysan, 13 ans, il est écolier. Domestiques : François Mab, Jean Porcher, Louis Abjean, François Riou.
30 août 1888 : décès prématuré de Claude Moysan, 52 ans, au moulin de l'évêque.
1891 : cultivatrice, Félicité Créach est considérée comme la maîtresse de maison, secondée par son gendre et son frère François comme meuniers. Les enfants Quéré et Moysan complètent le tableau de famille. Cinq domestiques : Louis Pichon, Vincent Autret, Laurent et François Déniel, Yves Picart.
Le 19 janvier 1894, à l'hospice de Saint-Pol, décès de Guillaume Riou âgé de 84 ans, meunier, né le 6 août 1809 à Lannion. Témoins : Jean-Marie Godec, 52 ans, bienveillant, horloger et Jacques Pount, 55 Ans, cultivateur et voisin. Le vieux Riou s'était marié le 2 février 1839 avec Renée Le Déroff, née au moulin l'Evêque et y demeurant, fille majeure de Guillaume Le Déroff, meunier, décédé en 1824 au moulin de Kerautret et d'Elisabeth Le Saout, ménagère, décédée en 1835 au même moulin)
Le 7 juin 1895, Alphonse Macé, du Stang, signale le mauvais état de l'Horn entre le moulin du Gamer et Milin-an-Eskop, soir 4 km. L'ingénieur ordinaire est bien d'accord. Macé accus de négligence les riverains. « Les eaux n'arrivent pas directement à mon usine et ne s'écoulent pas livrement en aval ce qui se traduit par un préjudice très important.
En 1896, Félicité Créach, meunière, est toujours la chef de ménage à Milin an Escop. A ses côtés : son frère, François Créach, âgé maintenant de 64 ans, ses cinq enfants, son gendre, François Quéré. Marie Moysan lui a déjà donné trois enfants. Enfin le moulin a trois employés : Nicolas Kerbrat, 29 ans, cultivateur, Jean-Marie Corre, 21 ans, et Jean-Marie Péron, 22, tous deux garçons meuniers.
En février 96, on ne parle que de « ça ». Et ça, c'est l'assassinat qu'a commis Olivier Floch, au village de Kervasdoué, à un jet de pierre du moulin. Il a tué sa femme, Marie-Louise Péron, à coups de fer à cheval dans l'écurie, il a fait croire qu'elle était morte d'une ruade. A son procès on entendra une dizaine de témoins, dont Françoise Créach, 17 ans, du moulin du Stang. Ou encore Jeanne Saluden femme Velly, qui fréquentait la victime au douet de Sainte-Anne pour la lessive. Toutes confirment : Marie-Louise Péron vivait le martyr dans la famille Floch. Plus âgée que son mari, ce dernier l'avait épousée pour son argent. Floch sera condamné au bagne à perpétuité malgré une pétition d'habitants de Kervasdoué. Il est mort un an après sa déportation.
8 juillet 1896 : Guy Kernay, de Kerellec, se plaint du mauvais état de l'Horn entre son moulin et Pont-Coat-Bihan, à 900 m en aval. Le sous-préfet de Morlaix appuie sa plainte. La rivière n'a pas été curée depuis plusieurs années. Aux propriétaires d'y veiller !
(A suivre)