Une grave affaire à Saint-Pol-de-Léon
Une brigade en prison ! Pourquoi ?
BREST, 8 septembre. Sur l'ordre du chef d'escadron, commandant la compagnie de gendarmerie du Finistère, il a été procédé à l'arrestation de la brigade de Saint-Pol-de-Léon.
Le brigadier a été écroué à la prison de Quimper. Deux gendarmes ont été écroués à la prison de Morlaix et deux autres à la prison de la caserne de Saint-Pol-de-Léon.
La brigade de Landivisiau est chargée du service à Saint-Pol-de-Léon..
Ces arrestations auraient été opérées, assure-t-on, sur la dénonciation d'un gendarme de la brigade, ayant vingt-quatre ans de service.
Le Matin 9 septembre 1900
Ils ont vendu à des civils des rations d’avoine et ont partagé le boni ainsi obtenu au lieu de l’employer à l’amélioration des écuries et du matériel.
Il paraît que cet acte constitue un simple manquement à la discipline et non un délit relevant du code de justice militaire. Dans la légion de gendarmerie, le service à cheval étant relativement restreint, les rations d’avoine sont généralement trop abondantes. Il est permis de vendre le superflu mais le produit doit être affecté à l’amélioration du matériel de l’écurie. Les gendarmes arrêtés ont affecté l’argent à d’autres usages et se sont répartis le reste sans en référer au conseil d’administration de
Brest, 17 octobre. L'enquête est complètement terminée; la décision du ministre de la Guerre a été communiquée à la brigade de gendarmerie de Saint-Pol-de-Léon.
Le brigadier Jaouen, cassé, est envoyé comme simple gendarme dans le Morbihan; deux gendarmes sont envoyés dans l'Orne, un dans I'lndre, l'autre dans les Côtes-du-Nord. Ce dernier, nommé Pouliquen, a demandé sa mise à la retraite.