WW2 ; 2GM

L'abbé Moal, martyr du D-Day

Le 29/10/2019

Cet avis de décès a été retrouvé dans les archives de Kerhoant. La ferme commerçait sans doute avec la famille Moal, maraîchers sur qui ont aimerait en savoir plus.

Yes MOAL est né le 26 juillet 1922 à Saint-Pol de parents sont maraîchers.     
Elève du Séminaire des Missions Etrangères de la rue du Bac à Paris, l'abbé Moal avait comme condisciple Gaston Moulin, de Corcieux. Corcieux où, pour échapper au STO, ils vont se cacher dans la famille de Gaston et de là passer dans le maquis. C'est le seul qui, le jour du Débarquement, entreprend une offensive de diversion contre l'Occupant avec les armes qui lui ont été parchutées. Voici ce qu'en dit l'association Maurice Vissà (Son site)

"En cette après-midi pluvieuse et froide du 6 juin, ils avancent péniblement sous les feuillages mouillés, en s’égarant dans les bois de SARUPT. L’Abbé, très myope, qui a malencontreusement perdu ses lunettes, suit difficilement son compagnon. A la nuit tombante, ils demandent asile à la ferme des parents de René, à la Côte.
Après avoir pu se changer, les jeunes gens s’attablent. La quiétude est revenue dans ce foyer où tous se croient en sécurité.

Mais des coups de feu éclatent, faisant fuir les deux camarades, munis de leurs fusils, par une porte de derrière donnant sur la forêt. UNTERNEHR et MOAL sont près de gagner les bois, quand, à une croisée de chemin, ils sont capturés par une patrouille Allemande.

Conduits à CORCIEUX pour un premier interrogatoire, ils sont emmenés à l’Hôtel du Saumon à St LEONARD. Enfermés pendant une heure jusqu’à l’arrivée d’un général Allemand, ils sont roués de coups, torturés. Le témoignage de l’hôtelière d’alors, précisent avoir entendu les plaintes étouffées des malheureux. Elle a retrouvé les gourdins qui servirent à frapper et un découvert un plancher maculé de sang .

Sortis d'un camion placés dans la lumière des phares, les deux maquisards sont fusillés sur la route nationale, face au balcon de l’hôtel du Saumon. Une femme, de sa fenêtre, les vit tomber, l'abbé Moal tenant son compagnon par le cou comme pour le réconforter. Il était 23h et il pleuvait à torrent.

150 Allemands sont restés cantonnés à l’hôtel, perquisitionnant de la cave au grenier. A sept heures du matin, les deux corps sans vie gisent au milieu de la chaussée allongés, côte à côte. Méconnaissables.
Le Maire, M. COLIN, les fait transporter au local des pompes où une chapelle ardente est dressée.

Le 7 juin, à midi, parvient à La Côte, la funèbre nouvelle du triste sort de René UNTERNEHR. Ses parents craignaient le pire depuis la veille au soir.

Ils se rendent sur place pour reconnaître leur enfant, et c’est un cercueil qu’ils ramenent à CORCIEUX.
L’Abbé MOAL est inhumé provisoirement au cimetière communal. Son corps a été rendu à sa famille, où il repose maintenant dans sa Bretagne natale.

Pour conserver à la postérité les noms de René UNTERNEHR et d’Yves MOAL, morts pour la France à SAINT-LEONARD, quelques années plus tard une stèle a été érigée sur le lieu de leurs sacrifices, à l’initiative de M. L’Abbé VAIMBOIS, curé de SAINT-LEONARD qui l’a faite financée par des souscriptions publiques et des représentations théâtrales.

Chaque année, l’Association du Souvenir des Evènements du Maquis de CORCIEUX et la Mairie de SAINT-LEONARD rendent hommage à ces deux héros.

PASSANT SOUVIENS TOI
« Ils sont morts pour ta liberté »