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Trafic d'or à Saint-Pol

Le 07/03/2011 0

 On découvre dans le Finistère une affaire considérable de trafic d'or

Parmi. les rabatteurs des trafiquants se trouvait une sage-femme

BREST, 22 septembre 1924. En janvier dernier, la région de Saint-Pol-de-Léon était visitée par des démarcheurs qui offraient aux parents des soldats tués à la guerre, moyennant un versement de 50 francs, une reproduction sur émail des traits du disparu.
C'était une escroquerie. Le Parquet de Morlaix, saisi de plaintes nombreuses, ouvrit une enquête au cours de laquelle il apparut que les escrocs se livraient également au trafic de l'or. Les recherches, menées patiemment par la gendarmerie, révélèrent peu à peu le réseau d'une organisation importante dont les fils sont actuellement entre les mains de M. Campion, juge d'instruction à Morlaix.

Actuellement, le nombre des inculpations s'élève à 60 et ce n'est qu'un début. Un des principaux acheteurs d'or est un ancien sous-officier du 72° territorial qui, durant
la guerre, tint garnison à l'ile de Siek. Cet individu, nommé Clément Tognini, né en 1879, à Paris, est en prison pour abus de confiance. CeTognini avait pour agents Emilie Charles, marchande de tissus ambulante, et les frères et sœurs Le Moigne, loueurs de voitures. Ces agents disposaient eux-mêmes de rabatteurs vanniers, chiffonniers, courtiers de toutes sortes, même une sage-femme. Il est difficile de chiffrer le total des opérations de la bande. Un seul de leurs clients, habitant de Saint-Pol, leur vendit 5.000 francs en pièces de 20 fracs.
Cela donne une idée des sommes drainées dans le département.

Au début le louis d'or se payait 25 francs. Il atteignait dernièrement le prix de 45 francs. Aussi les vendeurs d'or, pour la plupart fermiers ou marchands de primeurs, montraient-ils à leurs voisins qui une automobile, qui une nouvelle pièce de terre, disant, d'un air entendu : Cela ne nous a rien coûté. »

 Le Figaro 23 septembre 1924.

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