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La destruction du Moulin-Neuf

Le 10/04/2021 0

La Dépêche de Brest, vendredi 28 juillet 1933.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie se déclara dans le moulin dit Moulin-Neuf, en Plougourvest, appartenant à M. Louis Siohan.
L'alarme fut donnée vers 23 h. 30, par le jeune garçon meunier et les premiers secours s'organisèrent difficilement. Le Moulin-Neuf est, en effet, très isolé ; situé sur le cours supérieur de l'Horn, la rivière de Plougoulm, à deux kilomètres du nord-est de Plougourvest, il est distant de trois-cents à cinq-cents mètres des villages les plus rapprochés, Goas, Cadougen et Kerscao, de quatre à cinq kilomètres de Plouvorn et d'au moins sept kilomètres de Landivisiau.

Des secours furent demandés à ces différents centres. Le Moulin-Neuf est bien relié par le téléphone (inutilisable la nuit), malheureusement.

Les personnes de bonne volonté affluèrent de partout : de Plougourvest, Bodilis, Plouvorn, Landivisiau, etc. Le corps de sapeurs-pompiers de Landivisiau, avec son important matériel, arriva sur les lieux, mais avec un certain retard, très regrettable d'ailleurs, car, l'incendie avait pris très rapidement une grande extension.

L'eau ne manquait pas, les bras non plus. Mais comment lutter à l'aide de simples seaux contre un pareil fléau !
En peu de temps, tout le bâtiment servant de minoterie, long d'une dizaine de mètres et composé d'un seul étage, avec sous-sol devenait la proie des flammes, hautes d'une dizaine de mètres. La toiture entière attenant à la minoterie subit le même sort. Les sauveteurs réussirent toutefois à en dégager une fournée de pain.

A l'arrivée des sapeurs-pompiers de Landivisiau, vers 1 h, le feu était déjà à peu près circonscrit; il menaçait encore un troisième bâtiment où était enfermé un important moteur. Le travail efficace de la moto-pompe, rapidement mise en action, arrêta bientôt ce nouveau foyer.

Tout danger était ainsi écarté pour un quatrième bâtiment relié à la fois à ce vaste foyer et à la maison d'habitation, une jolie et importante construction toute neuve qui ne subit, heureusement aucun mal. Les pompiers s'appliquèrent alors à noyer les décombres pour sauver autant, que possible le matériel enseveli que les flammes avaient peut-être épargné.

Le travail se fit un peu à l'aveuglette: la nuit était sombre et les lanternes étaient vraiment insuffisantes, on ne promenait tout autour du moulin que deux misérables lanternes « tempête »; alors que de nombreuses autos stationnant dans le chemin auraient largement éclairé de leurs phares tous les alentours du moulin.

On ignore encore les causer exactes du sinistre, que l'on attribuerait à un échauffement des poulies et courroies de transmission, comme au moulin de Keryarguez, distant de cinq kilomètres à peine, qui fut brûlé en janvier dernier.
La brigade de gendarmerie de Landivisiau qui se trouva sur les lieux assez rapidement continue l'enquête pour rechercher les causes de cet incendie.

Nous croyons savoir que M. Siohan avait assuré son moulin contre l'incendie.

 

 

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